Le Brexit et les succès des Populismes

Le Brexit, ils l’ont fait.

L’Angleterre, coincée par le résultat d’un référendum hasardeux où les populistes ont réussi à rassembler une courte majorité sur des thèmes xénophobes, en ajoutant des  mensonges sur le coût de la participation à l’Europe, et des promesses qu’ils ont reconnu après coup être fallacieuses sur l’utilisation des sommes « économisées.

Pendant 3 ans, les Anglais se sont débattus avec une situation impossible, où le pays était divisé entre deux parties quasi égales. C’est dans une telle situation, , que  les populistes ont fait  la différence, appuyés sur les réflexes xénophobes d’une partie de la population,  même si elle repose sur une série de mensonges.

La même chose s’était produite en France, lors du référendum sur le traité de Maastricht . Alors que les élites étaient fondamentalement d’accord sur le traité et la continuation de l’Europe, une vague populaire s’est  développée, exprimant la méfiance du peuple devant .l’orientation très libérale du traité.   La mobilisation de toutes les forces gauchistes contre ce traité  qu’ ils vivaient comme un barrage à leurs projets   protectionnistes avait réussi à entraîner la masse de ceux  qui se sentaient menacés par la mondialisation .De plus, la aussi les adversaires du traité avaient développé une campagne mensongère disant que en cas de victoire du non, il n’y aurait pas de blocage car les pro traité  avaient « un plan B », qui n’a en réalité jamais existé.

Quand cela a été révélé, il était trop tard pour changer le résultat du vote.
Dans les deux cas, la confiance en le succès du vote des élites a été illusoire, l’irruption sur la scène politique des masses mécontentes n’ayant pas été imaginée.

C’était la première manifestation politique d’un courant souterrain exprimant le désir de protection pour les pauvres et les fragiles de la part de l’Europe et la séparation d’avec la classe politique jusque là acceptée globalement.

En France, les progrès du  Front National qui a surfé sur ce sourd mécontentement pendant des années ont montré l’évolution du corps électoral, dans le sens du développement  d’un populisme de plus en plus manifeste . L’évolution de LFI qui a troqué son habit d’extreme gauche contre un costume nettement populiste, avec la dérive  pré-insurrectionnelle qui l’a caractérisé a montré la pénétration de ces idées dans le monde politique

L’arrivée au pouvoir de Macron, qui a profité de deux opportunités extraordinaires:l’écroulement du PS et de Hollande d’une part, et la mise hors circuit de François Fillon pour cause de mise en cause judiciaire bien opportunément accélérée par Hollande,  a créé un espace libre dans le monde politique, que Macron s’est proposé de combler

Macron a très adroitement pu développer sa thèse  du ni gauche ni droite et du besoin de modernisation du pays, et de changement du personnel politique.

Mais le mécontentement populaire qui a éclaté avec les gilets jaunes l’a rattrapé  et ne l’a pas lâché jusqu’au moment ou le dialogue avec les Français a habilement séparé ceux d’entre eux qui avaient des revendications et ceux qui, entraînés, par des extrémistes, prenaient le virage d’un mouvement insurrectionnel.

 Malheureusement pour lui, la séquence victorieuse de la lutte contre les abus du statut cheminot et le reflux  des GJ  sans représentants autres que des extrémistes a été suivie par la séquence calamiteuse du « Plan  Retraite » ou le monde syndical s ‘est  mobilisé contre lui Les erreurs de communication se sont succédées, depuis le flou du projet et l’affrontement sur « l’âge pivot ».

Face aux populismes qui l’ont pris pour cible, Macron a manifesté une hésitation qui l’a fait réagir avec retard aux signaux envoyés.Car il est lui même le produit d’un certain  populisme. La vague qui l’a porté était celle qui voulait refuser l’establishment politique, dont il faisait partie.

En Angleterre, il y a du semblable dans la façon dont Boris Johnson a enfourché le cheval populiste des Brexiteurs et s’en est servi pour se propulser au poste de premier ministre.Nigel Farage, avocat fanatique du Brexit, après avoir obtenu des sondages à 30% des électeurs, et n’ayant pas d’autre idée que le « hard brexit, a  lui replongé dans les profondeurs du classement des sondages;

Là encore , Boris JohnsonL va devoir continuer à gérer le pays divisé, et en particulier l’attitude de l’Ecosse et de l’Irlande qui se sont senties manipulée par leur sortie forcée de l’Europe et qui vivent une remontée de leurs velléités indépendantistes.
La partie n’est pas finie.Les populistes ont réussi à fracturer l’Europe, et à isoler l’une des nations les plus puissantes de l’Union Européenne.Alors que l’Angleterre, de tout temps avait un pied en Europe et un pied dehors, ils ont réussi à lui faire faire un choix entre ces deux options en déplaçant un peu le centre de gravité du pays.

Tout le monde attend maintenant la suite.L’unité du Royaume Uni va t elle survivre à la révolte des Ecossais et des Irlandais contre leur retrait  forcé de l’Europe . L’économie britannique va t elle subir un coup de fouet ou au contraire un coup de bambou, avec cette nouvelle donne?

Les Anglais peuvent prendre les paris.

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